Dans les années 20, le cinéma n’était plus une simple curiosité technique et s’imposait comme spectacle pour toutes les classes sociales. Signe de son émancipation en tant qu’art, les salles de projection ont reçu des projets architecturaux bien menés, dans des espaces propres, ou, le plus courant à l’époque, dans des maisons d’occupation multiple, les cine-teatros, solution qui rassemblait un art en ascension et un autre traditionnel, tous les deux avec un public large. Le Central a été conçu comme l’un deux et, pendant beaucoup d’années de son histoire, a accueilli des exhibitions cinématographiques et présentations théâtrales.
Le Cine-Theatro Central a été inauguré le 30 mars 1929 avec la présentation d’un film muet. Lors des deux décennies qui ont suivi, aller au cinéma signifiait un programme élégant pour lequel les hommes et les femmes s’habillaient d’une manière affinée, surtout si la séance était au majestueux Central. Les messieurs portaient des chapeaux, un accessoire indispensable. Les dames à leur tour avaient des gants et laissaient une trace de parfum à la fin de l’exhibition. Il n’était pas difficile de remplir les places disponibles même dans des salles tellement amples comme celles du Central.
La solennité du moment était marquée par l’exécution (présentation¿) de l’opérette « Cavalleria Rusticana », produite par Mascagni, qui est devenue l’indicatif des séances. Au début, elle était jouée par l’orchestre du cine-teatro, qu’à l’époque des films muets, recevait le public au foyer et ensuite accompagnait la séance en faisant un fond sonore pour le film. Il y avait la soirée féminine : exhibition de films romantiques, drame ou comédie musicale à moitié prix pour les femmes. Et les matinées aux dimanches pour les enfants.
Le Central a été la grande salle de projection de la Companhia Central de Diversões qui a atteint le nombre de sept cinémas à Juiz de Fora. Il était le principal cinéma du réseau auquel les sorties des films étaient réservées. La première salle à offrir au spectateur juiz-forano une révolution du cinéma était celle du Central : le son, nouveauté technologique qui est arrivée à la ville dans les années 30 et qui était enregistré dans un disque de 16 pouces.